La convivialité bourguignonne en plus

Visite de domaine et de chais, bans bourguignons, histoire de la Bourgogne et de ses Climats, dîner de gala… La 24e assemblée générale de la Fédération des cavistes indépendants c’est aussi de la convivialité, du partage et la convivialité bourguignonne en plus !

Pour retrouver l’ensemble du reportage photos de l’AG FCI 2018
➡ https://photos.app.goo.gl/UmVYPB7acEGnx1qm2


Le château de Santenay

Pour la 24e assemblée générale de la Fédération des cavistes indépendants, le rendez-vous était donné en Bourgogne. Et plus précisément au château de Santenay ! Ancienne demeure du duc Philippe II de Bourgogne (1342-1404), plus connu sous le nom de Philippe le Hardi, fils du roi Jean II de France et fondateur de l’État bourguignon.

AG FCI 6 - Santenay    AG FCI 8 - Santenay

VISITE DU VIGNOBLE

Les cavistes ont été accueillis par Stéphane Charreyron, directeur commercial du château, propriété de Crédit Agricole Grands Crus. Au menu : visite du domaine de 90 ha, « une surface notable pour la Bourgogne puisque la moyenne en Côte d’Or est de 5,3 hectares », expliquait le directeur.

AG FCI 16 - Vigne Santenay

Sous un soleil bourguignon, une quarantaine de cavistes était donc présents dès les premières heures de cette AG pour avoir un aperçu de ce domaine sous certification Terra Vitis, bio et biodynamie. « Le domaine produit près de 25 appellations différentes, dont 60 ha de Mercurey et 30 ha en Côtes de Beaune. »
Le château atteint en moyenne 40 à 42 hl/ha en blanc, 30-35 hl/ha en rouge, avec une densité de plantation de 11 000 pieds/ha dans les vignes. « Les vignes sont basses et nous taillons en guyot en laissant 10 bourgeons car nous craignions le gel. D’ailleurs en 2016 nous n’avons quasiment pas eu de récolte », déplorait-il.

AG FCI 18 - Stéphane Charreyron

Côté vigne, les objectifs sont de ne pas laisser cette dernière s’emballer par une maîtrise de la vigueur afin de « préserver des tanins soyeux ». Avec le changement climatique, le spécialiste reconnaît que les indicateurs sont moins faciles à percevoir. « Avant, pinot noir et chardonnay avaient une maturation assez synchrone, 100 jours après la floraison. Aujourd’hui, c’est moins net. Et la date de récolte n’est pas toujours facile à identifier en fonction des maturités parcellaires. D’ailleurs, chaque parcelle est vendangée à la main séparément. Et nous effectuons un pressage et un élevage parcellaire. La fermentation alcoolique des blancs se fait directement en fût. Tandis que les rouges suivent une macération en cuve avant d’être entonnés et gardés un à deux ans puis mis en bouteille. »

AG FCI 12 - Vignes

En recherche d’acidité

Car en Bourgogne comme ailleurs, le changement climatique est en marche et d’ores et déjà visible dans les vignes. « Avant, cela ne gelait guère en Côtes de Beaune, et davantage en Côtes de Nuits. Aujourd’hui c’est l’inverse. Le pinot noir est plus charnu, moins fermé et plus acide. Ce qui nous oblige à être plus fin sur les dates de récoltes, toujours plus précoces. Or il est important pour nous de conserver cette acidité par rapport à nos potentiels de garde. »

AG FCI 11 - Vignes

Autre conséquence du changement climatique observé par le spécialiste : les changements des flux d’air. « Du coup, les profils des parcelles gélives change. C’est pourquoi nous mettons de-ci, de-là, des bottes de paille prêtes à être enflammées en cas d’alerte gel. Cela permet de créer un nuage de fumée qui vient relever juste ce qu’il faut la température au niveau des ceps de vigne et ainsi éviter de gros dégâts. »

La singularité des terroirs bourguignons est bien entendu un héritage de l’histoire. Le vignoble de la Côte d’Or ayant été planté par les moines de Cluny, au Xe siècle, et surtout de Cîteaux, au XIe siècle. Ces derniers ont identifié les parcelles. Puis les ont classé en fonction de leur potentiel qualitatif de façon empirique. Classement qui perdure aujourd’hui autour de quatre piliers : les Bourgogne, les Bourgogne villages, les Bourgogne 1er cru et les Grands crus, ces derniers représentant moins de 1% de la production bourguignonne. Ces fameux ‘Climats’ sont donc nés il y a plus de dix siècles…

Après cette visite de vignoble, les cavistes ont poursuivi leurs découvertes en se rendant dans les chais du château. Entonnant volontiers plusieurs bans bourguignons sous la baguette de Stéphane Charreyron s’improvisant chef de chœur.

 AG FCI 20 - Chais Santenay    AG FCI 23 - Ban Bourguignon


Guillaume d’Angerville
De clos en climats

Puis, la journée s’est poursuivie par l’assemblée générale de la fédération. Au cours de laquelle est intervenu le président de l’association des ‘Climats de Bourgogne’, Guillaume d’Angerville, également propriétaire du Domaine Marquis d’Angerville, à Volnay.

LES CLIMATS

Son intervention a débuté par la présentation du film dédié aux Climats. (www.climats-bourgogne.com) Avant qu’il ne revienne sur l’histoire de cette inscription au patrimoine mondial de l’Unesco qui aura duré 8 ans, avant l’obtention du graal, en 2015. « Un paysage, c’est le résultat de l’interaction entre la nature et l’Homme. Depuis les premières parcelles plantées à Gevrey-Chambertin il y a 2000 ans, nous œuvrons à atteindre un objectif de qualité permanent avec un mot d’ordre qui reste le même depuis des décennies : une parcelle, une cuvée, une étiquette, un vin. C’est quand le nom d’un lieu est donné au vin que ce lieu devient un climat »expliquait le vigneron, rappelant que les premières références aux « climats » dataient de 1584 avant de se généraliser au XVIIe siècle. « La première classification date officiellement de 1831, avec Morelot, puis 1855, avec Lavalle. L’obtention de l’AOC en 1935 n’a fait qu’inscrire dans le marbre une histoire déjà vieille de plusieurs siècles. »

AG FCI 35 - Guillaume D'Angerville

Aujourd’hui, l’inscription à l’Unesco permet aux vignerons de « transmettre leur fierté aux générations futures ». Le vigneron reconnaissant toutefois que les spéculations récentes (avec notamment le rachat du Clos du Tart pour 280 millions d’euros par Artemis, société de François Pinault), ne facilitait pas la transmission familiale. « Nos vins sont chers et la loi du marché s’impose. Pourtant, ce chiffre ne correspond à aucune réalité économique. Nous restons très attachés à notre indépendance et espérons être entendus et pour que nos exploitations familiales puissent continuer à être transmises à nos enfants. Il faut prendre son temps » a-t-il conclu.

Lien vers la vidéo de présentation : Les Climats du vignoble de Bourgogne – Terroirs d’histoire et d’excellence – Trésor pour l’humanité


Pour retrouver l’ensemble du reportage photos de l’AG FCI 2018
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